Aux îles point de salut ! (B.D de Blanco et Perrin, Caraïbes Edit.)

October 29 2013

http://youtu.be/eGyyXp2ZLW4 (petit film à visionner)

Les Iles du Salut, une destination incontournable en Guyane.http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Eles_du_Salut

Trois îles chargées de l'histoire du bagne dans les années 1850. Elles sont situées à environ 15 km au large de Kourou.
La première, la plus large (28ha) l'Ile Royale : domaine de l'administration pénitentiaire et des condamnés de droit commun.

La seconde , l'Ile Saint Joseph : affectée aux condamnés les plus récalcitrants.

La troisième, la plus petite (14ha) refuge des lépreux avant 1850 puis, plus tard, lieu de réclusion des prisonniers politiques (séjour du Capitaine Dreyfus 1895-1899)

Maintenant, cette dernière île est interdite d'accès, à cause de ses récifs à fleur d'eau, de ses courants très dangereux et de ses requins...

Après avoir contacté un voyagiste et choisi ma formule de visite des îles, c'est sur un catamaran que j'entrepris de faire la traversée .

Pour moi, cette excursion avait plusieurs buts :

Tout d'abord, découverte de la faune, c'est ainsi que j'ai pu observer des agoutis http://www.guyane-guide.com/dossiers/agouti.htm, des aras, et des tortures marines, ces dernières venant longer les côtes et pointer leurs nez pour respirer de l'air avant de plonger.

Puis, immersion dans l'histoire des bagnards, racontée par un guide qui s'est révélé très bavard, ce fut un moment passionnant, truffé d'anecdotes.

Par exemple, j'y appris qu'environ 1000 bagnardes avaient séjournées au bagne, souvent utilisées comme chair à plaisir. Il existait aussi une école pour les enfants des gardiens. Le ravitaillement en eau douce se faisait par bateau en provenance de Kourou car l'eau potable n'existait pas sur les îles. Les corps des bagnards morts , étaient jetés à la mer, cela permettait aux requins de s'alimenter et constituait ainsi un rempart naturel pour toute tentative d'évasion. Une guillotine fonctionnait également, mais peu utilisée car les gardiens, les bagnards et les maladies se chargeaient de mettre un terme à la vie des prisonniers, ils appelaient ça la « guillotine sèche » , l'enfer quoi !

Enfin, balade à pieds autour des deux îles sur les sentiers aménagés et baignade dans l'eau turquoise, près d'une petite plage déserte de sable blanc, bordée de cocotiers. Un vrai paysage de carte postale .

Puis se fut le retour à la voile en fin d'après-midi, le vent ayant forci, et l'arrivée au pied de la Tour Dreyfus à Kourou.

Cette tour servait, à l'époque du bagne, de sémaphore pour communiquer avec les trois îles depuis le continent.

Pour conclure, je dirai que l'île Saint Joseph est beaucoup plus authentique et sauvage. Je pense qu'y rester la journée pour s'y baigner, y pique-niquer et s'y reposer accrochée à un hamac, tendu entre deux cocotiers, bercée par le ressac de la mer, est une expérience à tenter pour une prochaine fois. Maintenant que j'en connais l'histoire, elle deviendra plus pour moi, une destination de farniente et quand mes amis viendront me voir, je pourrai aussi leur servir de guide.

un agouti, la piscine des bagnards, le cimetière des enfants, les cellules